Au pied de l'Agung
De loin comme de près, l'Agung s'élève, majestueux et terrifiant, dominant les rizières, les palmiers et les frangipaniers. Il est l'heure entre le jour et la nuit, l'heure intemporelle, c'est le crépuscule qui se dessine derrière la montagne sacrée. Le volcan semble vouloir renaître de ses cendres.
Je découvre alors la région est de l'île de Bali, sauvage encore et avec ses endroits à part comme celui où je me trouve. Une bulle dans Bali. Un havre de paix de l'âme, tout au bout du chemin qui mène à la plage de sable noir. Nous sommes en novembre et l'Agung gronde dans la chaleur tropicale, imminent, imposant et fier. La lave en fusion est proche de moi, elle n'a jamais été aussi proche. La tension est palpable et j'ai envie de crier de toute mes forces " vas-y, explose ! Exprime-toi, toi, le gardien de Bali."
Ce que je souhaite, c'est que Bali se défende. Ce que je souhaite, c'est que Bali se rebelle face à l'envahisseur. Ce que je souhaite, c'est la colère de la Terre. Ce que je souhaite, c'est que ses habitants et ses animaux puissent vivre paisiblement avec le centre de leur monde. C'est en comprenant Bali qu'on comprend l'Agung et c'est en captant l'Agung qu'on capte Bali; parce que Bali, le vrai Bali, mérite qu'on l'écoute et qu'on peigne toute sa beauté en photo, même insaisissable.
Une légende raconte que les volcans sont l'expression de la colère des Dieux. Bali et ses gardiens se réveilleraient-t-ils?
Pas tout à fait impossible…